Zoom sur un processus de création
Dans ce laboratoire, il s’agit de créer une dramaturgie avec des matières, un corps et de la lumière !

Le mélange des textures des couleurs, se mêle au récit du protagoniste. Ici, le corps de Claudia raconte son désir d’enracinement suite à l’exil de son pays d’origine ( le Chili). Les matières noires et profondes (terre et marc de raisin) sont le « théâtre » de cette géopolitique de l’intime. Entre territoire physique et cosmique, le personnage habite les espaces avec une détermination qu’indiquent le regard et le haut du corps … Les matières plus légères (inflorescence de millepertuis, fleurs de renouée du japon, rumex) apportent vibration, profondeur et légèreté. Le jaune quasi fluo des lichens sur les branches fait apparaitre le squelette de ce personnage, dont on ne sait si la structure osseuse se prolonge en racine ou en aile…
Construire ainsi une image, est un processus qui permet toutes les nuances et les polysémies à la croisée de plusieurs disciplines artistiques. On emprunte au monde pictural avec la composition, à la dramaturgie avec la lumière qui soutien un récit (flashs répétés de la photographe) et à la performance pour l’endurance du corps tout au long de ce processus de construction de l’image. La musique improvisée de Richard Héry construite avec la palette vibrante des matières naturelles, viendra ponctuer cet univers « en construction ».